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Libération

Alcatel met la main sur le nucléaireSa filiale franco-britannique GEC-Alsthom va fusionner avec Framatome.

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publié le 31 août 1996 à 8h57

Serge Tchuruk, le patron d'Alcatel Alsthom, est parvenu à ses fins

dans le domaine du nucléaire. Le français Alcatel Alsthom et le britannique GEC ont indiqué vendredi souhaiter la «fusion» de leur filiale commune GEC-Alsthom et du constructeur nucléaire public français Framatome. Quelques minutes plus tard, Bercy donnait officiellement sa bénédiction au projet, mais sous conditions. Le prédécesseur de Tchuruk, Pierre Suard, avait tenté en vain de «mettre la main» sur Framatome, le chaudiériste nucléaire, dont Alcatel Alsthom ne détient que 44% et qui est contrôlé majoritairement par plusieurs actionnaires publics: EDF, CEA et CDR (Crédit Lyonnais). Matignon avait finalement dit non en 1994 à cette privatisation dans un domaine hautement stratégique.

Deux ans plus tard, l'affaire devient possible. Car pour Serge Tchuruk, il ne s'agit pas de la même offre: «Le rôle de GEC est nouveau. Hier, on parlait d'une prise de contrôle de Framatome par un grand groupe privé (Alcatel Alsthom). Aujourd'hui, il s'agit d'une fusion industrielle entre partenaires complémentaires qui croient dans l'avenir du nucléaire. Cette fusion n'entraînera pas de restructuration. Je n'ai aucune intention de modifier le périmètre de la nouvelle société», explique le PDG. En clair, on sort du débat franco-français public/privé pour construire un géant international intégré dans lequel le groupe de Serge Tchuruk n'aura pas la majorité.

Bercy ne parle toutefois que d'un «rapprochement» soumis à trois conditions