Il n'y pas eu de trêve estivale sur le front social. Non seulement
des conflits, parfois très durs, ont éclaté un peu partout dans le secteur privé, mais les fonctionnaires, irrités par l'annonce durant l'été d'une réduction de 6 500 à 7 000 postes dans leurs rangs, ont préparé leur riposte dès le début du mois d'août. Les grands leaders syndicaux n'ont pratiquement pas dételé, s'employant à faire monter la pression au fil des interviews. «Ça va péter», a promis le secrétaire général de FO, Marc Blondel. «Tous les ingrédients de tensions sociales fortes sont aujourd'hui réunis», a pronostiqué Louis Viannet, secrétaire général de la CGT, lors d'une conférence de presse très suivie. «La colère gagne du terrain», a prévenu Nicole Notat, secrétaire générale de la CFDT.
Du coup, tout le monde guette les premiers signes de la déflagration. Ils pourraient venir très vite. Aujourd'hui déjà, les syndicats des profs se réunissent (lire en pages Evénement) et les salariés de la chaussure, dont plusieurs entreprises sont menacées (Myrys, Bally, Bata), défilent dans les rues de Lyon. Le 10 septembre, la fédération CGT de l'Energie propose des débrayages sur tous les sites d'EDF-GDF, tandis que le comité exécutif de la Fédération des cheminots CGT se réunira pour examiner des «actions» possibles. Le même jour, c'est le secteur de l'armement qui battra le pavé. A l'appel de tous les syndicats de la défense, une journée d'action nationale est prévue dans les arsenaux, sites industriels et bur