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Libération

En quête des farines égaréesLa mission parlementaire sur l'ESB s'étonne des erreurs en douane.

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publié le 5 septembre 1996 à 22h44

Comment les douaniers français ont-ils pu classer «farines animales

britanniques» des produits en provenance d'Irlande? Avec un peu de retard, les députés de la mission parlementaire sur l'ESB (encéphalopathie spongiforme bovine) se sont étonnés, hier, d'une bévue qui leur avait pourtant été signalée dès le 10 juillet. Auditionné par la mission, Yves Galland, ministre délégué aux Finances et au Commerce extérieur, leur avait en effet expliqué que les chiffres fournis par les douanes (14 000 tonnes de farines animales britanniques importées depuis 1993) étaient faux. Seules des farines de volailles destinées à la consommation des chiens et chats ont été importées du Royaume-Uni; le reste provenait d'Irlande, pays non soumis à l'embargo, précisait Yves Galland.

«On découvre que l'administration des douanes se trompe de provenance et que l'Irlande devient producteur en quelques mois...», remarquait hier un Charles Josselin (député PS des Côtes-d'Armor) quelque peu dubitatif, lors de l'audition du représentant des industriels de la nutrition animale. Et de l'interroger sur la fiabilité des courtiers en farines, sur les «circuits zigzagants» qu'empruntent ces matières premières, et sur la «coloration batave que prennent des matières qui ont parfois une origine insulaire».

Pour la défense de ses adhérents, Yves Montécot, le président du Syndicat national des industries de la nutrition animale (SNIA), explique que le tonnage des produits litigieux reste minime, si on le compare aux 40