Rome de notre correspondant
La démission mardi de Carlo De Benedetti de la présidence d'Olivetti a jeté dans la consternation les salariés et les syndicats. Et déclenché une réaction en chaîne qui en dit long sur le véritable état de santé du groupe d'Ivrea. Renzo Francesconi, directeur général depuis le 15 juillet, a démissionné à son tour mercredi soir. Il l'a fait en accusant l'Ingegnere De Benedetti et l'administrateur délégué Francesco Caio, pourtant adversaires, d'avoir trouvé un accord sur la peau de la société. «On peut négocier entre différentes stratégies, mais pas sur les chiffres et la caisse», a-t-il déclaré en prenant ses distances de la nouvelle équipe de direction. Selon Francesconi, la situation financière de la société serait beaucoup plus grave qu'on ne le dit. Les pertes dépasseraient donc largement les 440 milliards de lires (1 milliard de francs environ) indiquées par le bilan du premier semestre 1996, qui aurait été édulcoré. «Il aurait fallu tout de suite apporter les livres comptables chez Mediobanca (la principale banque d'affaires italienne, partenaire historique d'Olivetti, ndlr) et demander un rééchelonnement de la dette», a-t-il poursuivi.
La réaction de Francesco Caio a été immédiate, qui a fait publier le bilan détaillé du semestre. En accusant son principal collaborateur d'être «stressé». La réplique n'a pas convaincu les petits actionnaires qui ont saisi la magistrature d'Ivrea pour vérifier «d'éventuels délits au moment de la rédaction du bi