Mexico envoyée spéciale
La loi «antidote» mexicaine, censée riposter à la loi Helms-Burton américaine, tourne à la pantalonnade. Les victimes de l'initiative de Washington qui punit les entreprises faisant commerce avec Cuba risquent plutôt de se voir administrer un venin supplémentaire, mexicain cette fois.
Les ministres des Affaires étrangères et du Commerce et de l'Industrie mexicains ont déposé leur projet de loi au Sénat, mercredi 4 septembre. Le président de la République, Ernesto Zedillo, dans son discours de rentrée du 1er septembre, avait prévenu que la discussion de cette loi antidote devait faire partie des travaux les plus urgents de la nouvelle session parlementaire.
Deuxième pays victime de la loi Helms-Burton, après le Canada, le Mexique compte une trentaine d'entreprises susceptibles d'être épinglées, dont le géant cimentier Cemex, numéro 3 mondial du secteur. L'entreprise téléphonique de Monterrey, Grupo Domos, a été avertie par Washington le mois dernier des sanctions menaçant cinq de ses dirigeants (Libération du 24 août).
Le projet de loi, baptisé officiellement «loi qui protège le commerce et l'investissement», commence par interdire aux chefs d'entreprises mexicains de donner des informations aux juridictions étrangères. La loi les oblige, en revanche, à informer les ministères des Affaires étrangères et du Commerce de leurs investissements à Cuba. Faute d'observer ces injonctions, la loi antidote prévoit des amendes à l'encontre des entreprises mexicaines