La crise de la vache folle commence à donner de l'urticaire aux
producteurs français de céréales. Alors que le conseil européen doit discuter, aujourd'hui et demain à Bruxelles, d'une réduction de 7% sur les primes aux grandes cultures et de 27% sur la jachère au profit d'un soutien accru aux éleveurs, la toute puissante Association générale des producteurs de blé (AGPB) tape du poing sur la table.
Le secteur de la viande bovine «nécessite des ressources budgétaires supplémentaires et non un rééquilibrage des soutiens entre secteurs de production», estime-t-elle. Et de menacer les «complices de la rupture du contrat» qui «ne sauraient retenir la confiance des agriculteurs». Le message, adressé sans fioriture au gouvernement Juppé par ses électeurs traditionnels, risque de faire mouche. Il retiendra également l'attention des dirigeants de la Fédération nationale des exploitants agricoles (FNSEA, dont l'AGPB est une composante), en ligne de mire depuis que leur président, Luc Guyau, s'est prononcé pour un «rééquilibrage entre productions végétales et productions animales».
Dans les prochains jours, le ministre de l'Agriculture Philippe Vasseur aura donc pour mission principale de tempérer les ardeurs d'une Commission exaspérée par les céréaliers. «Car ils nous coûtent des milliards, fulmine-t-on à Bruxelles. Ça fait trente ans qu'on fait les poches des contribuables européens pour subventionner leurs exportations. Aujourd'hui, nous avons besoin d'argent pour financer les rachats