Travailler moins pour le même salaire, éviter des licenciements et
accepter de redonner un coup de collier quand le carnet de commandes sera plus copieux, c'est l'option que devraient prendre cette semaine les salariés de la fonderie Bouhyer, à Ancenis (Loire-Atlantique), spécialisée dans la fabrication de contrepoids en fonte pour élévateurs et engins de manutention. Vendredi, au cours d'une commission paritaire, les trois syndicats, FO, CGT et CFDT, ont jugé que la solution de réduire son emploi du temps de 37 heures et demie par semaine à 31 heures trois quarts, sans perte de salaire, constituait un «moindre mal» vu la conjoncture: cette disposition permet d'éviter 50 à 65 licenciements, alors que le marché connaît un ressac.
Selon l'analyse de son jeune dirigeant Michel Naud, la fonderie Bouhyer, leader européen du contrepoids, subit une alternance cyclique de forte croissance et de récession dont les taux sont volontiers «à deux chiffres», les inflexions de courbe suivant des «cycles d'une périodicité apparente de quatre à sept ans». Ces deux dernières années, on a flirté avec les 30% de mieux par an, mais les voyants sont désormais au rouge. La fonderie, qui fait référence pour ses initiatives sociales et avait conclu en 1994 un accord remarqué sur la réduction du temps de travail sans aucune aide d'Etat , refuse délibérément le recours au travail précaire, intérimaires et CDD. L'effectif actuel des 324 métallurgistes, mouleurs, ébarbeurs, peintres et administratifs