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Libération

Micmac budgétaire à la rechercheLa Cour des comptes dénonce le manque de règles dans les dépenses.

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publié le 17 septembre 1996 à 10h57

Budget à géométrie variable, activités militaires inscrites dans un

budget civil, dettes à apurer si l'Etat tient à conserver sa «dignité», manque de données sur l'exécution de certaines grosses dépenses... Le «rapport de la Cour des comptes sur l'exécution des lois de finances 1995», qui consacre pour la première fois cette année une annexe à la recherche, livre un florilège de reproches, à la hauteur de l'agitation qui a saisi chercheurs et organismes de recherche, effarés par de véritables «trous noirs» dans leur trésorerie!

Pas moins de quatre pages sont entièrement consacrées au CNRS (Centre national de la recherche scientifique), le plus gros des établissements publics de recherche, dont les difficultés ont alimenté ces derniers mois un véritable feuilleton. Constat de la Cour, qui aura le mérite de déculpabiliser beaucoup de chercheurs, récemment accusés de ne pas savoir tenir leurs comptes (!): «596 millions» auraient dû être alloués par l'Etat «au CNRS avant le 31 décembre 1995». Autrement dit, le fameux «trou du CNRS», que la Cour des comptes a le mérite de détailler une bonne fois pour toutes. Il est né de la relation peu claire et sans règles explicites entre l'argent versé par l'Etat (les CP, crédits de paiement) et celui initialement promis aux labos (les AP, autorisations de paiement). Alors que certaines AP cruciales (le «soutien de base», fondamental pour l'accomplissement proprement dit de la recherche) doivent être financées dans l'année, d'autres, au contr