A la SNCF, on ne traite cette semaine que des dossiers de première
importance. Hier après-midi, alors que les cheminots de la gare Saint-Charles à Marseille bloquaient le départ de deux TGV vers Paris (la réorganisation régionale de la maintenance et du fret doit entraîner la suppression de 64 postes), le comité central d'entreprise (CCE) a rendu un avis négatif sur le «pacte de modernisation», le projet de réforme qui devrait être bouclé tout de même avant la fin de l'année. Il faut dire qu'il y a urgence. Selon Louis Gallois, le nouveau PDG, les recettes du premier semestre se sont révélées «décevantes» et le déficit annuel pourrait dépasser les 12 milliards de francs annoncés. Hier donc, les représentants nationaux des fédérations de cheminots ont examiné le projet de loi relatif à la création du nouvel établissement baptisé Réseau ferré national (RFN), celui-là même qui reprendra à sa charge l'infrastructure de la SNCF et les 125 milliards de dette (sur les 208 milliards d'endettement total). Afin de permettre au RFN d'équilibrer ses comptes sur le long terme , de nouvelles dotations provenant des recettes de privatisation seront mises en place. Au-delà du désendettement, l'autre grand axe de cette réforme concerne la régionalisation des services de voyageurs. Selon Anne-Marie Idrac, la secrétaire d'Etat aux Transports, 800 millions de francs supplémentaires seront affectés à la dotation habituelle (4,4 milliards) versée à la SNCF par le gouvernement pour financer le