Les responsables de la Réserve fédérale, la banque centrale des
Etats-Unis, ont décidé, hier, de ne pas intervenir sur les taux d'intérêt. Cette décision prise à l'occasion du comité d'Open market (1) a été pour beaucoup une surprise: à Wall Street, une majorité d'intervenants attendaient une reprise du mouvement des taux à la hausse. Le Dow Jones et le dollar ont légèrement fléchi hier soir.
Rarement, il est vrai, réunion de la Fed aura donné lieu à autant de spéculations. Les indiscrétions ont été telles que le FBI a été chargé d'une enquête sur leur origine. Au centre de la polémique: une information - diffusée par l'agence Reuters - selon laquelle 8 des 12 filiales régionales de la Fed avaient recommandé une hausse des taux. Cette fuite qui avait agité les marchés révélait surtout la profondeur des divisions au sein d'une enceinte réputée plus consensuelle. Pour beaucoup,il s'agissait de forcer la main au gouverneur Alan Greenspan, réputé hésitant . A moins que l'idée n'ait été d'alimenter délibérement la spéculation: les tensions sur les obligations ont, en effet, une action sur les taux souvent supérieure aux directives de la banque centrale elle-même.
Mais avant-hier, avec des signaux contradictoires en provenance de l'économie, ni les responsables de la Fed ni surtout les analystes chargés de deviner leurs pensées profondes n'avaient arrêté leur religion. Si le chômage est au plus bas - 5,1% - l'inflation demeure faible - 3% - et les récentes hausses de salaires sont