Menu
Libération

Un pont privé sur la banquise

Article réservé aux abonnés
publié le 28 septembre 1996 à 10h17

D'ici 1997, l'île du Prince-Edouard sera reliée au Canada par un

ouvrage construit et géré par un entrepre-neur privé.

Borden envoyé spécial L'île du Prince-Edouard, qui a vu naître le Canada en 1867 (1), va enfin avoir un cordon ombilical. Un pont routier de 13 km, qui, par-dessus le détroit de Northumberland, va la relier au Nouveau-Brunswick et à la terre ferme; un pont construit contre vents, glaces et marées, qui retient l'attention en raison de son mode d'assemblage, de son impact écologique mais surtout de son financement. Le promoteur privé a pris sur lui l'entière responsabilité d'éventuels dépassements...

Offre spontanée. Pendant un siècle, le gouvernement fédéral s'est contenté de maintenir à flot (à raison de 35 millions de dollars canadiens par an: environ 130 millions de francs) le service de «traversiers» entre Borden (Ile du Prince-Edouard) et Cap Tormentine (Nouveau-Brunswick), remettant sans cesse la réalisation d'un pont. Et puis, en 1985, surprise! C'est le secteur privé qui fait des propositions au gouvernement conservateur de Brian Mulroney. Trois compagnies (Omni System, Northumberland Bridge Builders, et Nova Construction) mettent sur la table deux projets de tunnel et une esquisse de pont. En 1992, Ottawa retient le dossier de Strait Crossing Inc, une société de Calgary (Alberta).

Toutefois, le contrat que signe le 7 octobre 1993 la société Strait Crossing Development Inc (SCDI), propriété de SCI, de la branche canadienne de la société néerlandaise Bal