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Libération

Le bergerac prospère à l'ombre du bordeaux. Les vins de Dordogne résistent bien à la concurrence et le cru 96 est prometteur.

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publié le 3 octobre 1996 à 23h35

Bergerac envoyé spécial

Il a peut-être un peu trop plu durant l'été. Mais la richesse en sucre des grains est bonne, même si l'acidité reste assez élevée. Reste à savoir si les vignobles à vendanges tardives, comme celui de Monbazillac, bénéficieront d'un bon botrytis (pourriture grise). En fait, Jean-Jacques Chalmeau, directeur du Centre interprofessionnel du vin de Bergerac, a toute confiance dans le cru 96. Il émet les réserves climatiques d'usage en agriculture avec un large sourire, rappelant dans la foulée que les deux dernières cuvées, particulièrement abondantes, se sont très bien vendues. La prochaine a toutes les chances de suivre l'exemple: les rouges seront charpentés et généreux, les blancs secs nerveux et bouquetés, les rosés vifs et fruités et les moelleux frais et ronds. Les prix auraient même tendance à s'orienter légèrement à la hausse pour les rouges, selon les courtiers qui observent cependant une baisse de la demande sur les blancs secs et une baisse des cours des liquoreux due à l'importance des stocks.

Dopés par la notoriété un peu écrasante de leurs grands frères bordelais, les vins de Dordogne ont opté depuis soixante ans pour leur classement en AOC. «La région a été obligée de se défendre pour conserver et développer ses marchés», explique Laurent de Bosredon, propriétaire de 85 hectares de vignes dans la région de Monbazillac. «Nous avons désormais un vignoble très moderne, très technique.» Les 12 170 hectares constituant les cinq vignobles du Berger