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Libération

Le vin costières-de-nîmes, une cote qui monte. Dix ans d'appellation d'origine contrôlée ont amélioré la qualité, les ventes et l'image de marque.

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publié le 3 octobre 1996 à 23h35

Nîmes envoyé spécial

D'un côté le Languedoc, de l'autre la Camargue. A une vingtaine de kilomètres au sud-ouest de Nîmes (Gard), la station de pompage de Pichegu trône entre vignes et rizières. Construite en 1959 sous l'impulsion de Philippe Lamour, un avocat d'affaires passionné d'irrigation, elle puise les eaux du Rhône pour les acheminer à travers coteaux et vallées jusqu'aux portes de Montpellier.

Le vignoble de la toute jeune appellation d'origine contrôlée (AOC de 1986) costières-de-nîmes s'étire le long du canal sur 3 000 hectares pour une production de quelque 175 000 hectolitres par an. L'irrigation, interdite en viticulture, a d'abord permis de développer la culture des fruits et légumes. «Or dans la région, les exploitations agricoles sont souvent mixtes, arboricoles et viticoles», explique Hubert Sendra, propriétaire du domaine des Aveylans (fruits et vigne) et patron du Crédit agricole gardois. «Même si elles ont tendance aujourd'hui à se recentrer sur le vin en raison des bonnes perspectives économiques de ce secteur.»

L'AOC, qui réalise un chiffre d'affaires global de 150 millions de francs, bénéficie de l'image de marque du grand voisin côtes-du-rhône, mais aussi de l'intérêt de certains vignerons pour la production d'un vin bien charpenté, aux arômes de fruits rouges légèrement tanniques. «Il y a vingt ans, il suffisait de produire à outrance, de casser 2 ou 3 cars de CRS dans une manif violente, d'empoisonner la vie d'un député et on obtenait les débouchés ver