Peu de couples peuvent aujourd'hui se vanter d'avoir eu une vie
commune aussi longue. Trente ans ce n'est pas rien, même dans l'hôtellerie. Après des années passées à acheter des terrains partout dans le monde pour y construire des hôtels à la pelle, Sofitel, Novotel et autres Ibis, en réalisant par la même occasion quelques opérations immobilières extrêmement juteuses Paul Dubrule et Gérard Pélisson, le duo le plus célèbre de l'hôtellerie passe la main.
Changement de statut. D'ici une dizaine de jours, Accor n'aura plus qu'un seul patron: Jean-Marc Espalioux, l'actuel directeur adjoint de la Compagnie générale des eaux (CGE) s'apprête à devenir le président du directoire du groupe hôtelier. Sa nomination devrait intervenir le 14 octobre au plus tard, à l'occasion d'un conseil d'administration qui entérinera le changement de statut d'Accor en société à directoire et conseil de surveillance. A soixante-deux ans pour l'un, soixante-quatre ans pour le second, Dubrule et Pélisson manifestaient depuis plusieurs mois le désir de «prendre du recul» et se cherchaient un unique successeur. Plus jeune, forcément. La rumeur plaidait pour une promotion interne, traditionnelle chez Accor dès lors que des postes en haut de la hiérarchie sont à pourvoir. Deux noms revenaient même avec insistance: ceux de Benjamin Cohen, et surtout celui de Sven Boinet, le plus jeune vice-président du groupe 43 ans , un centralien diplômé de l'université de Stanford aux Etats-Unis. On répétait à qui v