Pendant que Bernard Pons tente de calmer les esprits échauffés des
élus alsaciens, Anne-Marie Idrac enfonce son clou sur le TGV-Est. Hier, en rendant public le rapport sur la prochaine ligne à grande vitesse inscrite au programme TGV, la secrétaire d'Etat aux Transports a voulu apporter la preuve incontournable que la technologie pendulaire (le train penche dans les virages, ce qui permet, sans changer les rails, une assez grande vitesse) constitue la seule solution envisageable. Les conclusions du rapport Blanc-Brossier du nom des experts de l'Inspection générale des Finances et du Conseil Général des Ponts et Chaussées mandatés par le gouvernement le 12 mars 1996- sont brutales: elles recommandent de différer la réalisation du TGV-Est (qui a déjà fait l'objet d'une déclaration d'utilité publique) «d'au moins une dizaine d'années» ou de privilégier la technique du train pendulaire. Les auteurs affirment que le taux de rentabilité moyen de 8% (pour la SNCF et pour les collectivités locales) retenu par le Commissariat au Plan pour les grands investissements publics, n'est jamais atteint par le TGV-Est. «Dès lors, quand le projet prévoyait un bénéfice de 6,4 milliards de francs, les experts parlent eux d'une perte de 6 milliards , nécessitant des aides publiques en augmentation de 40%, à 22,5 milliards, lors de la mise en service de la ligne.» Sur 406 km de lignes nouvelles, de gares et d'aménagements divers, le coût du TGV-Est est estimé au total à 26,8 milliards, soit un pr