Lillede notrecorrespondant
Depuis le rachat par le groupe britannique Imperial Chimical Industrie (ICI) de leur entreprise, les salariés de Corona ont voulu croire à la bonne foi de leur maison mère, leader mondial des peintures «grand public/bâtiment» (avec notamment les marques Valentine et Dulux). Mais la décision annoncée la semaine dernière de fermer le site de Valenciennes et de regrouper ses activités sur le site du Grand-Quevilly (Seine-Maritime) a confirmé ce que beaucoup craignaient: l'usine Corona fait les frais d'une stratégie commerciale agressive «dénuée du moindre état d'âme».
Furieux, le député-maire de Valenciennes, Jean-Louis Borloo, a porté le dossier devant la justice. Ses conseillers juridiques estiment, en effet, que l'abus de pouvoirs sociaux et l'abus de bien sociaux ne font aucun doute. «Face à de tels comportements, je me pose la question de savoir s'il y a encore un droit national du travail. C'est le problème de la patrimonialité de l'emploi qui est en cause», affirme le député-maire, retrouvant ainsi sa casquette d'avocat d'affaires. Le procureur de la République Eric de Montgolfier a estimé détenir suffisamment d'éléments pour pouvoir ouvrir une enquête. Quand le groupe chimique britannique rachète, en novembre 1995, la marque Corona, il rejette toute accusation de vouloir absorber un concurrent afin de mieux pénétrer le marché des peintures: «L'objectif est de développer la marque Corona à long terme ["]. C'est une marque qui respire le sérieux