Combien seront-ils ce samedi après-midi à défiler dans les rues de
Paris entre la République et la Madeleine? 10 000, 20 000, beaucoup plus sans doute. Si l'on en juge par la dernière journée de mobilisation nationale du 10 septembre, où encore celle qui a réuni 20 000 personnes à Brest il y a trois semaines, les salariés des Arsenaux et ceux du Giat (Groupement industriel de l'armement terrestre) seront certainement nombreux dans la capitale pour demander le «retrait du plan Millon».
Depuis le printemps dernier où le ministre de la Défense a annoncé des milliers de suppressions d'emplois à la Direction des constructions navales (DCN) et chez Giat-Industries, la fièvre n'a cessé de grimper dans le secteur de l'armement. Le projet de restructuration des chantiers navals qui prévoit le départ de plus de 5 000 personnes sans licenciement sec a électrisé les villes les plus concernées: Cherbourg, Brest, Lorient et Indret. Sur 22 000 salariés, la DCN devrait avoir perdu 2 240 emplois fin 1997 et 2 300 autres fin 1998. Alors que le ministère de la Défense affirme que «si aucune réforme n'avait été engagée, c'était la faillite assurée», les fédérations CGT, CFDT, FO, CGC et Autonomes continuent d'entretenir la protestation. Elles dénoncent l'absence de concertation et les menaces pour l'économie locale. Sans revoir son plan à la baisse, Charles Millon avait fait savoir qu'il souhaitait ouvrir des négociations locales sur ses modalités d'application. De toute évidence, l'argument ne c