Embarcation de sauvetage trouée, équipages trop peu nombreux ou
insuffisamment qualifiés... Sur dix bateaux de marine marchande roumains contrôlés en 1995 dans des ports européens, sept montraient des carences sur le plan de la sécurité ou des conditions de vie. Après la Roumanie, la palme des bateaux à problèmes revient au Honduras (60% de bateaux contrôlés en Europe), à la Syrie, à la Turquie et à Cuba. En tout, l'année dernière, quelque 1 800 bateaux contrôlés se sont révélés dangereux à un titre ou à un autre, justifiant d'être retenus ou retardés. Afin d'actualiser la législation internationale en matière de sécurité et de conditions de vie, l'Organisation internationale du travail (OIT) a convoqué du 8 au 22 octobre une conférence réunissant armateurs, gens de mer et délégués des gouvernements d'une cinquantaine de pays.
Economies de personnel. Les problèmes sont innombrables dans une industrie touchée de plein fouet par la dérèglementation. La tragédie du ferry Estonia qui sombra en 1994, emmenant par le fond quelque 800 passagers et membres d'équipage, a porté au grand jour une situation de plus en plus généralisée. Les équipages formés de marins de diverses nationalités (souvent chinoise, philippine, ukrainienne, polonaise ou russe) ne peuvent pas toujours communiquer entre eux et avec les passagers. Autre facteur de risques: la raréfaction du personnel sur les bateaux. En l'espace de quarante ans, le nombre d'hommes à bord d'un pétrolier a été divisé par deux. Souven