Calmer le jeu. Depuis la reprise annoncée de Thomson Multimédia
(TMM) par le sud-coréen Daewoo, les manifestations d'hostilité s'expriment tous azimuts sur un thème récurrent: comment le gouvernement français peut-il abandonner le fleuron de la filière électronique grand public française à un industriel asiatique? Ce matin, Soon Hoon Bae, le PDG de Daewoo Electronics, en visite à Paris, va tenter d'apaiser les esprits. Il y a urgence. Au-delà de la colère des salariés de l'usine TMM d'Angers, en grève la semaine dernière contre leur passage sous pavillon coréen, la reprise du groupe français par Daewoo révèle maintenant des vocations, et laisse même apparaître, selon la Tribune d'hier, une offre alternative franco-française de dernière minute.
Selon plusieurs sources proches du dossier, la Sagem concocterait depuis mercredi, avec l'aide d'Alain Prestat, l'actuel président de TMM, une offre de reprise nationale destinée à torpiller la progression du dossier Daewoo. Ulcéré par l'arbitrage du gouvernement en faveur du couple Matra-Daewoo, Pierre Faurre, le PDG de la Sagem, tenterait d'élaborer un tour de table d'industriels et surtout de financiers susceptibles de nourrir une offre de reprise de Thomson. Il faut dire que Pierre Faurre connaît bien le dossier, pour s'y être intéressé très directement dès l'annonce de la privatisation. En outre, la Sagem, présente dans les télécommunications, l'électronique civile, l'électronique de défense et les câbles, figurait parmi les alliés