La Commission des opérations de Bourse (COB) a transmis au début de
l'été au parquet de Paris le dossier Zannier. Le gendarme de la Bourse avait ouvert une enquête au printemps dernier sur l'aller et retour suspect réalisé par le spécialiste de vêtements pour enfants avec la société Kickers, la célèbre marque de chaussures pour enfants. Zannier avait vendu Kickers à l'italien Flavio Briatore le 28 décembre 1994, pour racheter l'affaire le 23 juin 1995, avec effet rétroactif au 1er janvier 1995. L'aller et retour faisait mauvais effet: ne venait-il pas, l'espace de la clôture de l'exercice 1994, alléger le bilan du groupe? Silencieuse au moment de la clôture de son enquête, la COB nous indiquait hier n'avoir «pas engagé de procédures de sanctions» contre le groupe Zannier. Mais, «compte tenu des interrogations qui subsistent sur les objectifs poursuivis et qui nécessitent des moyens excédant le cadre de son pouvoir», la COB a transmis son enquête au parquet de Paris. C'est Roger Zannier qui a annoncé lui-même la nouvelle début septembre. Le parquet de Paris a décidé d'ouvrir le 28 août une information judiciaire pour «fausse information» et «publication de comptes sociaux inexacts». La juge Claude Linais instruit l'affaire, qui pourrait s'orienter rapidement vers l'Italie. La COB n'a en effet pas le pouvoir d'obtenir des informations sur Flavio Briatore, le patron de l'écurie de Formule 1 de Benetton. Informations que la juge Claude Linais pourrait, elle, obtenir en délivra