Divine surprise pour le président Rafael Caldera. Alors que son plan
de redressement économique (lutte contre l'inflation, réduction du train de vie de l'Etat, privatisations, etc.) commençait à donner des signes d'essoufflement, quelque 4 milliards de dollars (20 milliards de francs) sont venus enrichir en quelques semaines les réserves de la Banque centrale du Venezuela, qui affiche aujourd'hui un solde créditeur de 14 milliards de dollars. Un joli bas de laine sur lequel personne n'aurait parié il y a trois mois. L'augmentation du baril de pétrole est passée par là. Et cette «avalanche» de dollars donne le tournis aux responsables de l'économie vénézuélienne, acculés jusqu'à l'été dernier à mendier quelques centaines de millions de dollars auprès des organismes internationaux pour boucler les fins de mois. Que faire de cette manne inattendue? Deux écoles se sont affrontées au sein du gouvernement. Celle animée par le ministre des Finances, Luis Raul Matos Azocar, qui penchait pour redonner aux Vénézuéliens un petit peu de leur pouvoir d'achat perdu. Et éloigner ainsi le spectre de l'explosion sociale contenue non sans mal jusqu'ici. Mais avec le danger de relancer l'inflation déjà plus de 100% cette année. En face, le très médiatique ministre du Plan, l'ancien guerillero Teodoro Petkoff, fraîchement converti au néolibéralisme, préconisait lui d'utiliser ce bonus pour rembourser une partie de la dette extérieure estimée à près de 40 milliards de dollars. Caldera a tran