L'inauguration ce matin du centre commercial Grand Littoral, le plus
grand de France, aura un goût amer pour le Comité chômeurs CGT des quartiers Nord de Marseille. Pour protester contre le peu d'emplois réservés aux jeunes des quartiers, (300 postes sur 1 200 embauches), ils ont décidé d'observer une grève de la faim. Une décision prise au bout d'un périple difficile. Le 14 octobre, excédé de n'avoir toujours aucune proposition, en dépit des promesses nées du chantier de l'immense centre commercial, un groupe de jeunes investit les locaux de l'ANPE de Bougainville, dans le XVe arrondissement. C'est là que sont traités les dossiers d'embauche de l'hypermarché Continent. Les chômeurs veulent rencontrer le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin. La mairie reste muette. Le groupe prend alors la direction du centre-ville et se réfugie dans l'église des Réformés, en haut de la Canebière. A 21 heures, des policiers en civil les délogent sans ménagement. Devant les caméras de France 2, Latif Aboudi, un jeune chômeur du groupe, est frappé au visage.
Trois jours plus tard, la pilule n'est toujours pas passée. Quatre membres du groupe décident d'occuper l'église de Saint-André, leur quartier d'origine, au pied du nouveau centre commercial. Pour eux, un lieu symbolique. Le soir même, ils entament une grève de la faim, «pour qu'on ne laisse pas sur le bord du chemin 15 000 chômeurs des quartiers Nord de Marseille», justifie Frank Rhit, l'un des quatre grévistes.
Le mardi matin, au sixième