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Libération

Les palaces de La Baule étrennent les manifs Du groom au directeur général, le groupe Barrière refuse le projet d'application de la CSG aux casinos.

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publié le 28 octobre 1996 à 23h55

La chic station balnéaire n'avait jamais vu ça: le personnel des

palaces défilant dans les rues de la Baule, criant sous les banderoles, huant des mesures gouvernementales. Du marmiton au grand ponte, ils étaient tous là mercredi. En séminaire à l'hôtel Royal, palace quatre étoiles du groupe Lucien Barrière, l'escouade de directeurs commerciaux du groupe a quitté ses salons pour rejoindre la manif qui scande: «A bas la CSG», «Casino fermé, la Baule en danger!». Grooms en livrée écarlate, garçons d'étage et serveurs de restaurant en veste bleu pétrole et noeud papillon, bagagistes en vestes blanches et galons dorés, croupiers, cuistots en toque, femmes de ménage en blouse, hôtesses d'accueil en tailleur strict et foulard Hermès, ils sont un demi-millier sur le pavé. C'est leur premier mouvement social. Enfin si l'on peut dire: la manif s'est décidée la veille, et la direction, magnanime et intéressée, a eu la largesse de tolérer deux heures de débrayage pour la plupart de ses salariés, le reste étant requis pour un service minimum auprès des quelques clients de cette fin de saison. «Même notre directeur général est là», soulignent deux blondinettes du service des ressources humaines. Les élus du comité d'entreprise diffusent un tract stigmatisant les menaces de l'application de la loi sur la fiscalité des casinos: «Le groupe Barrière emploie 350 personnes à l'année, plus de 750 personnes en saison, et avec leurs familles, ce sont plus de 1300 personnes qui sont directement c