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Libération

Thomson Multimédia, le feuilleton d'une repriseEn Lorraine, Daewoo ignore le social Les salaires sont bas, les sanctions lourdes et les règles de sécurité négligées.

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publié le 28 octobre 1996 à 0h38

L'usine est moderne, propre, pas un papier gras qui traîne. Dans une

lumière forte, plus de 150 «opérateurs» montent des micro-ondes sur des lignes d'assemblage. Cinq lignes en parallèle, 30 à 40 ouvriers sur chacune d'elles. Au départ de la ligne, des carcasses de four à micro-ondes en inox s'empilent comme des boîtes creuses. Au bout de la chaîne qui fonctionne en continu, les boîtes équipées s'acheminent vers l'atelier de soudure. A Daewoo-Villiers-la-Montagne (Moselle), on fabrique un four toutes les cinq minutes, soit 1 300 fours par ligne et par jour, 1,3 million d'unités par un an. Et pour l'an prochain, la direction a fixé un nouvel objectif aux 340 salariés de l'établissement: un four toutes les quatre minutes. Ici, on n'a pas de temps à perdre. «C'est bien simple, explique Robert de l'atelier de soudure, le premier outil de Daewoo c'est le chronomètre.» Pauses non payées. Posé sur la zone industrielle de Villiers-la-Montagne à l'entrée de Longwy (sur la route Metz-Longwy), et juste en face de l'usine japonaise JVC en cours de délocalisation vers l'Ecosse, cet établissement ­ interdit d'accès à la presse ­ se visite à l'abri du regard de la direction et donc au pas de course. Sur un seul niveau, on passe des chaînes d'assemblage à la soudure, à la chaîne de peinture et enfin à l'emballage. Au-dessus des lignes, un balcon en mezzanine organisé en bureaux, poste d'observation permanent d'un encadrement ultravigilant. Au rez-de-chaussée derrière les chaînes, la cafété