Les conditions de privatisation du groupe Thomson continuent de
faire des vagues. Une pétition circule contre cette cession soutenue par le Parti socialiste et par Agir contre le Chômage, elle espère réunir le million de signatures avant d'être remise à Jacques Chirac. A Angers, principal site industriel de Thomson Multimédia en France, avec 1 350 salariés, la journée d'action de l'intersyndicale, prévue le 20 novembre, devrait être avancée au 6 novembre, apprenait-on à l'issue du débrayage largement suivi vendredi. Bruxelles pourrait en outre contester la recapitalisation de 11 milliards de francs par l'Etat avant la privatisation. C'est du moins ce qu'a laissé entendre dimanche Edith Cresson, commissaire européen à la Recherche. L'ancien Premier ministre, pourtant ardent défenseur à Matignon d'une coopération entre les deux grands groupes européens d'électronique grand public, Thomson et Philips (une concentration qui pour le coup aurait créé un quasi-monopole), a estimé que la recapitalisation «pose des problèmes de concurrence au sein de l'Europe».
Par ailleurs, l'arrestation samedi d'un dirigeant de Daewoo, responsable de la filiale polonaise, dans une affaire de corruption sur la vente d'hélicoptères de Daewoo au ministère de la Défense coréen en 1995, ne devrait pas faciliter la mise en oeuvre du choix du gouvernement français. L'entreprise sud-coréenne doit récupérer Thomson Multimédia, la branche d'électronique grand public du groupe.
Le quotidien économique la Tribun