Rien n'est trop beau ni trop grand pour Bernard Arnault, et l'homme
ne se laisse guère impressionner lorsqu'il s'agit de grandes opérations financières. Le PDG de LVMH veut racheter le groupe américain DFS (Duty Free Stores) et ses 180 boutiques de produits de luxe détaxés implantées sur la côte ouest des Etats-Unis et dans les pays d'Asie-Pacifique. Une opération d'un montant de 12,6 milliards de francs, pour un réseau de distribution qui affiche un chiffre d'affaires de 15 milliards de francs et un effectif de 9 500 personnes. En mettant la main sur DFS, le premier industriel mondial du luxe (30 milliards de francs de chiffre d'affaires) contrôlerait le premier réseau international de distribution de produits de luxe, notamment en Asie-Pacifique. N'est-ce pas dans cette région du monde Chine, Corée, Indonésie, Malaisie, Singapour, Japon que les taux de croissance des ventes de biens de consommation en général et de produits de luxe en particulier sont les plus élevés? Grâce à ces dizaines de magasins multimarques (confection, alcools, parfums, maroquinerie) installés dans les aéroports et les hôtels de luxe, LVMH entend très certainement consolider et accroître sa part de marché dans ces pays: en 1995, LVMH a réalisé 38% de son chiffre d'affaires en Extrême-Orient. Le problème, c'est que ce rachat n'est pas encore dans la poche de Bernard Arnault. Si les deux principaux actionnaires de DFS (dont le siège est à San Francisco), Charles Feeney et Alan Parker, souhaitent v