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Bruxelles recadre son aide à la BosnieLa priorité va être donnée aux réformes.

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publié le 1er novembre 1996 à 2h12

«La Commission de Bruxelles s'interroge sur l'utilité de poursuivre

le programme d'aide d'urgence à la Bosnie. Bruxelles veut réorienter son aide vers de plus grosses opérations.» François Lamoureux, directeur général à la Commission, s'est livré mardi à un premier bilan de l'aide à la reconstruction de la Bosnie, devant une trentaine de chefs d'entreprises françaises réunis par le CNPF. Sur les 5,1 milliards de dollars (26 milliards de francs) promis par les bailleurs de fonds internationaux à la Bosnie pour la période 1996-99, bien peu de projets ont abouti. «La Bosnie ne peut absorber rapidement une somme qui dépasse son PIB», plaide Pierre Boedoz, le conseiller commercial français à Sarajevo. Le pays connaît aujourd'hui une activité industrielle et agricole d'environ 10% de son niveau d'avant-guerre.

Les aides à la Bosnie regroupent les aides bilatérales et multilatérales gérées par la Banque mondiale, et l'aide européenne. «La Banque mondiale prête, Bruxelles donne, sous conditions politiques», précise François Lamoureux. Bruxelles a décidé fin 1995 une première aide d'urgence de 125 millions d'écus (812 millions de francs) consacrée à l'importation de biens de première nécessité. Sur cette somme, seuls 67 millions d'écus ont fait l'objet de contrats avec des entreprises européennes. Et guère plus de 30 millions correspondent à des livraisons effectives de matériel. Les procédures sont lourdes. Les entreprises candidates sont présélectionnées par deux agences retenues par