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Libération

Les quatre vertus capitales de l'Oncle SamEngagée en 1992, la lutte américaine contre le chômage finit par porter ses fruits.

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publié le 2 novembre 1996 à 2h11

C'était au milieu des années 80. L'économie américaine, ébranlée par

une concurrence étrangère impitoyable, n'allait pas fort. Les vagues de dégraissage des Big Three de Detroit (Ford, General Motor et Chrysler) étaient devenues le triste symbole d'une superpuissance déglinguée. De l'industrie lourde en passant par les petites entreprises high-tech de la Silicon Valley, on parlait d'une Amérique à l'agonie. Priorité à l'emploi. A coups de restructurations et de déréglementation, l'économie américaine a aujourd'hui retrouvé son mordant tout en affichant une situation de quasi plein emploi. Au cours des quatre dernières années, la machine américaine a en effet créé près de dix millions d'emplois. Le taux de chômage qui atteignait les 8% de la population active en 1992 n'est plus que de 5,2% aujourd'hui. Une belle performance qui faisait dire au défunt secrétaire américain au Commerce Ron Brown lors du G7 à Lille en avril: «Nous avons créé en trois ans autant d'emplois que les autres pays du G7 réunis.» Politique monétaire.La clé de cette renaissance? Des gains de productivité spectaculaires, bien sûr. Mais surtout un choix de politique économique: celui de privilégier l'emploi plutôt que les salaires. Plusieurs leviers ont joué leur rôle, la politique monétaire soutenant l'investissement, la réforme fiscale et la dérégulation du marché du travail. La politique monétaire, tout d'abord, explique en grande partie la croissance solide américaine. Alan Greenspan, l'actuel présid