Un tour de passe-passe fiscal aurait comblé le déficit des haras du
PDG.
Jean-Luc Lagardère est un passionné des chevaux de course. Outre qu'elle lui coûte cher, cette passion est, en partie, à l'origine de sa récente mise en examen pour abus de biens sociaux. Une expertise judiciaire, commandée par le juge André Dando, souligne que, de 1989 à 1992, les pertes de son haras normand (SNC Lagardère Elevage) ont été épongées par Lagardère Capital et Management (LCM), holding de tête du groupe Matra-Hachette.
Ce holding ne se contente pas d'encaisser les dividendes de la famille Lagardère (elle détient 4,8% de Matra-Hachette). Il ponctionne aussi 0,2% du chiffre d'affaires du groupe. C'est donc l'argent des actionnaires qui aurait pu financer la passion des courses de Lagardère (par un tour de passe-passe fiscal), d'où le qualificatif d'abus de biens sociaux.
Cette expertise, également citée par le Monde daté de mardi, souligne que la SNC Lagardère Elevage a connu un déficit cumulé de 41,6 millions de francs (15 millions en 1990, 10,7 en 1991 et 15,9 en 1992). «Malgré ces pertes, LCM (qui s'appelait alors Arjil Groupe, ndlr) réalise des bénéfices», notent les experts. Sous-entendu: la «redevance» de 0,2% est surévaluée, bien qu'en partie évaporée en Normandie. L'entourage du PDG dément formellement tout transfert financier entre Lagardère Elevage et Lagardère Capital Management, mais, sur intervention de la Commission des opérations de Bourse (COB), il a supprimé, depuis 1992, tout l