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Libération

Tchernobyl en tournée promoLes industriels de la région sinistrée cherchent des capitaux.

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publié le 8 novembre 1996 à 1h53

Nantes correspondance

Pour lancer la promotion d'une région, impossible de rêver nom mieux connu: Tchernobyl. En tournée dans l'ouest de la France et à Paris, le maire et quelques industriels de Slavutich, la ville créée en 1986 à 50 kilomètres de la centrale de Tchernobyl, ont tenté de séduire des investisseurs. A priori, ils font plutôt oeuvre de propagande, avec une langue de bois sculptée comme aux meilleurs temps de l'URSS: «Notre ville est attirante, c'est la ville de la santé, de la renaissance, de l'espérance en des futurs meilleurs», déclare carrément Pétrovitch Oudovitchenko, le maire de la cité de 26 000 habitants. Les premiers habitants ont aménagé en 1988. Mais aujourd'hui, l'Union européenne et le G7 ayant imposé l'arrêt de la centrale, priorité est donnée à la reconversion des 6 000 travailleurs du nucléaire dont ne subsistera qu'un personnel restreint qui surveillera des installations désaffectées. «Depuis la catastrophe, nous avons un capital qui n'a pas de prix, suggère le physicien Gueorguiy Bossirovitch Sidorov. Le monde scientifique mondial ne peut se passer de ce champ d'investigations. L'arrêt de la centrale constitue un grand terrain de recherche, un chantier unique. Vous viendrez acheter cette expérience. Autant s'y associer au départ.»

Mais la région de Slavutich n'a que des hommes et de la matière grise, du sable, des pins et des bouleaux, ce qui n'est pas très vendeur. «La difficulté de la ville, c'est qu'elle a vécu sous un monopole. Slavutich es