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Libération
Interview

UAP-Axa: «fusion pour un vrai capitalisme»Selon Elie Cohen, le no 1 mondial de l'assurance se révélera efficace et rentable.

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publié le 14 novembre 1996 à 1h35

Dans son dernier ouvrage, la tentation hexagonale paru aux éditions

Fayard, l'économiste Elie Cohen dresse un constat sévère de l'état du capitalisme français, de ses structures et de ses hommes. Il se montre pourtant optimiste sur la fusion UAP-Axa, qui révèle, selon lui, l'émergence d'un capitalisme entrepreneurial.

Dans votre livre, vous dressez un tableau particulièrement sombre du capitalisme français. A l'aune de cette analyse, quelle lecture faites-vous de l'alliance UAP-Axa?

Il est vrai que je suis plutôt très sévère avec le capitalisme financier, beaucoup moins avec le capitalisme industriel. Mais, une fois n'est pas coutume, l'opération UAP-Axa marque à mon sens l'ascension d'un vrai capitalisme entrepreneurial et la faillite de l'institution phare de l'économie administrée. L'UAP était assise sur un tas d'or, elle s'est fourvoyée dans des opérations de croissance externe, notamment avec la compagnie d'assurances allemande Colonia, elle a payé un lourd tribut à l'immobilier. En outre, le développement du groupe a été victime du manque de professionnalisme et de la politisation de ses dirigeants. Parallèlement, Axa constitue le cas totalement atypique d'une petite mutuelle qui s'est développée à la faveur d'opérations de rachat réussies. Elle a su aussi rationaliser ses réseaux en France avant de prendre le grand large avec les opérations américaine et australienne. Jusqu'ici l'UAP privatisée a détruit de la valeur alors que Axa en a créé. Quel intérêt y a-t-il à fa