Les «Thomson» sont montés hier à Paris, et pour une manifestation
d'entreprise la mobilisation fut plutôt convaincante. Venus d'Angers, de Bourgogne, de Marcq-en-Baroeul ou encore de Bagneux, ils étaient entre 7 000 et 10 000 pour crier leur hostilité à la privatisation du groupe français. La partie militaire (Thomson-CSF) est promise au groupe Matra, et l'électronique de loisirs (Thomson Multimédia-TMM), au coréen Daewoo.
A Paris comme en Province on recensait 1 500 manifestants à Rennes, 1 000 à Bordeaux, 600 à Grenoble, 500 à Nice , l'entreprise a présenté un front commun: unité syndicale (CGT, CFDT, FO, CGC, CFTC), mais surtout unité des deux branches du groupe, avec une représentation plus forte qu'escompté de Thomson-CSF. «L'avenir de CSF nous inquiète autant que celui de TMM, soulignait Jean-Luc Maletras, de la fédération métallurgie CGT. Que vaut un groupe d'armement s'il est obligé d'acheter ses composants électroniques au Japon ou aux Etats-Unis. En se coupant de Thomson Multimédia et de SGS-Thomson (filiale de puces électroniques), Thomson renoncerait à la synergie entre le civil et le militaire. Il faut un débat sur l'avenir de l'électronique nationale.»
Hier, entre le siège de Thomson SA, sur le boulevard Haussmann, et Richelieu- Drouot, les manifestants ont scandé un classique «Juppé, si tu savais, ta privat qu'est-ce qu'on en fait», et un plus original «Juppé qui déraille, Arthuis qui brade, Roulet au commandement (le PDG de Thomson SA, successeur d'Alain Gome