Le gamin, juché sur le monument «à la France» recouvre les graffitis
de peinture blanche. La colonne, érigée dans les années 30, trône dans le parc Kalemegdan de Belgrade, surplombant la confluence de la Save et du Danube. En cette veille du 11 novembre, le monument en hommage à l'allié d'hier est bichonné avec soin.
Souvenir du Mirage. En décembre 1995, au lendemain de la suspension des sanctions internationales contre la Serbie, la première délégation française à Belgrade n'avait pas eu droit à ces égards. Stevan Zivkovic, le patron du groupe serbe de télécoms Pupin s'est abstenu de traduire la bordée de noms d'oiseaux taggée sur le socle. Mais la croix gammée n'avait pas besoin de sous-titres. Le Mirage français qui a participé aux frappes aériennes est resté dans les mémoires. Zivkovic était dans ses petits souliers, d'autant que l'amitié franco-serbe revient en vogue. Depuis que Milosevic a décidé de ramener son pays dans la communauté internationale, en misant avant tout sur l'Europe, les chefs d'entreprise occidentaux sont cajolés par les sociétés yougoslaves en mal de partenariats. L'économie de guerre et l'embargo ont ramené le PIB de la République fédérale de Yougoslavie de 27 milliards de dollars en 1989 (135 milliards de francs) à 15,9 milliards de dollars (79,5 milliards de francs) l'an dernier. Zivkovic a pris de l'avance en la matière. En 1989 Pupin avait signé un accord sur dix ans avec Alcatel dont la guerre a empêché la mise en oeuvre. Pendant toute la duré