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Les mystères de la note de «papier blanc»Un vrai-faux rapport secret aurait «intoxiqué» Chirac en faveur de Lagardère.

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publié le 28 novembre 1996 à 0h50

Un vrai faux rapport, la suspicion d'une intoxication géante et des

démentis en pagaille. Alors que la commission de Bruxelles rendra d'ici le 18 décembre son avis sur le rachat de Thomson et sa recapitalisation, la privatisation du groupe français prend l'allure d'un roman politico-industriel où l'on se demande qui manipule qui. Révélée par le Canard Enchaîné (lire Libération d'hier), confirmée en partie par une interview de Lord Weinstock, l'ancien président du groupe britannique GEC dans Les Echos, l'existence d'une note confidentielle «fabriquée de toutes pièces» nourrit depuis deux jours une polémique: cette note serait à l'origine du revirement de Jacques Chirac, partisan supposé d'Alcatel, en faveur de l'offre Lagardère pour la privatisation de Thomson. Le président de la République, à qui ce rapport serait parvenu le 3 octobre alors qu'il partait au sommet de Naples, aurait donc fondé sa décision finale sur un élément de désinformation. Démentis. Selon Lord Weinstock, ce texte, dont il connaissait l'existence, est un faux puisque, dit-il, «il n'a pas déjeuné dans un restaurant avec George Simpson depuis quatre ans.» Hier, l'Elysée démentait «que le président de la République ait pu faire son choix à partir d'un rapport secret». Démenti aussi au ministère des Affaires étrangères, où l'on faisait savoir que le «rapport» non sourcé, dont on dit qu'il porte l'en-tête du Quai d'Orsay, n'aurait rien à voir avec une production de la maison.

Reste une série de questions. S'il