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Libération

Thomson: tout est à recommencerLa Commission de privatisation conteste le choix du tandem Lagardère-Daewoo.

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publié le 5 décembre 1996 à 3h29

Formidable dossier Thomson! Après moult péripéties, la privatisation

du groupe d'électronique a hier sombré un peu plus dans le vaudeville. Le gouvernement a carrément suspendu la procédure, la Commission de privatisation ayant indiqué qu'elle n'était pas en mesure d'émettre un avis favorable sur la «préférence» exprimée par les pouvoirs publics en faveur du groupe Lagardère.

Dans son rapport daté du 28 novembre, mais révélé seulement hier, les sages expliquent que la rétrocession de Thomson Multimédia au coréen Daewoo pose problème. En substance: Daewoo Electronics, dont la Commission souligne «la dette très élevée», récupèrerait «un acquis technologique de premier plan» alors que «cet acquis est le produit d'un considérable effort de recherche de longue haleine financé en partie par l'Etat». Le rapport dévoile au passage que les 11 milliards de recapitalisation promis par l'Etat seraient passés à 85% dans TMM, soit un chèque de 9,9 milliards au bénéfice du coréen.

Rapport assassin. Par ailleurs, «l'instruction du dossier révèle que les déclarations (de Daewoo) concernant les apports financiers, l'ampleur et le rythme de création d'emplois ont un caractère unilatéral, ainsi que le confirme l'administration». Et de conclure: «il n'est possible ni d'apprécier les perspectives d'avenir industriel de TMM après son transfert (...) ni d'établir (...) le bilan industriel des fonds publics consacrés à la recapitalisation de l'entreprise». Phrases assassines pour le gouvernement, qui s