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Libération

Moulinex, chronique d'un plan social

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publié le 6 décembre 1996 à 3h26

Il y a un mois et demi le délégué général du Front national, Bruno

Mégret, distribuait des tracts aux portes de l'usine de Mamers (nord de la Sarthe); le 20 novembre, Louis Viannet, secrétaire général de la CGT visitait les ateliers de Saint-Lô, dans la Manche; quelques jours plus tard, Renaud chantait devant les ouvrières de l'usine d'Argentan (Orne). Hier, c'était au tour de Lionel Jospin de rencontrer, dans une petite salle de la mairie (PS) l'intersyndicale des salariés de Mamers. Et demain, on annonce encore la venue d'Arlette Laguiller, porte-parole de Lutte ouvrière... Depuis l'annonce, au mois de juin, des 2 600 suppressions dans le groupe (2 100 en France) et de la fermeture de deux usines (Mamers et Argentan), le carnet mondain des Moulinex est surchargé. Dans les usines, on appelle ça le «défilé de mode». D'un bout à l'autre de l'échiquier politique, en passant par les milieux syndicaux et culturels, les visiteurs se bousculent aux portes des onze usines normandes du groupe, prodiguant force paroles d'encouragement.

«A Mamers, on a rencontré plus de politiques qu'il n'y a de salariés. Maintenant, on voudrait surtout de l'efficacité», soupire Didier Mesnil, délégué FO. Gorgés de promesses politiques sur une future réindustrialisation du site, dédié jusqu'ici à la fabrication de bouilloires et situé au beau milieu du village, les 325 salariés de Mamers attendent toujours du concret. Pour le moment, ce qu'ils ont obtenu ne suffit pas à les rassurer. La semaine derni