Il a suffi d'une question plutôt alambiquée et d'une réponse plutôt
tordue pour semer la panique hier sur les marchés financiers du monde entier. L'une et l'autre étant sorties des lèvres du président de la Réserve fédérale américaine (Fed), Alan Greenspan, les marchés se sont lancés dans leur forme favorite d'explication de texte: le déplacement effréné et massif de milliards de capitaux. Les Bourses asiatiques ont décroché les premières (-3,2% à Tokyo, -2,9% à Hong-kong). Quelques heures plus tard, les Bourses européennes, qui semblaient jusque-là voler de record en record, ont suivi docilement la dégringolade: -2,2% pour Londres, -4,05% pour Francfort, -1,98% pour Milan" En France, l'indice CAC 40 a perdu 5% dans la matinée, avant de se ressaisir un peu: il a terminé en baisse de 2,29%. Les marchés des obligations ont également tous piqué du nez. Le dollar, enfin, est resté ballotté toute la journée au gré des coups de fièvre des Bourses. A Paris, il a d'abord plongé (de 5,24 francs à 5,16 francs), puis il remonté en flèche, terminant à 5,21 francs. Tout cela pour quelques mots...
La question avait été benoîtement soulevée par Alan Greenspan devant un parterre de dirigeants d'entreprise, rassemblés par l'American Enterprise Institute et attablés à Washington pour écouter l'oracle: «A partir de quand savons-nous si l'exubérance irrationnelle a conduit à une escalade excessive de la valeur des actifs, qui devient ensuite sujette à des contractions inattendues et prolongées te