Bonne idée de choisir Singapour pour la première conférence de
l'OMC. On aurait du mal, en effet, à parler d'autre chose que de commerce dans l'immense centre de conférences flanqué d'un centre commercial encore plus gigantesque. L'OMC, l'Organisation mondiale du commerce, qui a pris la place du Gatt et qui soufflera sa deuxième bougie en janvier, tient sa première conférence ministérielle à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 13 décembre dans l'île-Etat. Pas de consensus en vue. Les représentants des 125 pays membres auront le loisir de plancher tant sur les grandes négociations commerciales multilatérales que sur le calendrier futur de travail de l'organisation dans les années à venir. Une chose est sûre, le consensus planétaire ne devrait pas être au rendez-vous de Singapour. Car le multilatéralisme version OMC fait des débuts difficiles. Les Etats-Unis, première puissance mondiale, n'abandonnent pas aussi facilement leurs prérogatives. Que leurs intérêts soient lésés à Cuba ou en Libye, et Washington décide unilatéralement de sanctions contre tous ceux qui ont des relations d'affaires avec ces pays: ainsi, les Etats-Unis ont-ils promulgué la loi D'Amato-Kennedy contre Tripoli ou la loi Helms-Burton contre La Havane.
Les grands débats de Singapour opposeront surtout les pays du Nord à ceux du Sud, ou les grandes puissances économiques entre elles. Le dernier round du Gatt, clos après neuf ans en décembre 1993, avait en effet laissé de côté plusieurs dossiers épineux, comme la