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Libération

Journée noire dans les raffineries françaisesDevant l'avalanche de plans sociaux, les syndicats appellent à la grève aujourd'hui.

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publié le 10 décembre 1996 à 3h14

Le raffinage français devrait tourner au ralenti aujourd'hui. Les

syndicats CFDT, CGC, CFTC, CGT et Force ouvrière appellent à «une grève totale de tous les secteurs de l'industrie du pétrole». Motif: l'emploi.

L'ensemble des plans sociaux annoncés par les compagnies opérant sur le territoire français concerne 1 500 personnes, soit 10% de l'effectif total du secteur. 330 emplois sont menacés chez Shell, de 310 à 500 chez Esso, 200 chez Total et 184 chez BP-Mobil.

L'inquiétude monte depuis bientôt six mois, au rythme des déclarations répétées des compagnies qui dénoncent la surcapacité de raffinage. A les entendre, il y aurait en France «une raffinerie de trop». En Europe, les surcapacités de raffinage sont évaluées à l'équivalent d'une dizaine d'usines de taille moyenne. Et la France compte à elle seule treize raffineries alors que le marché est en stagnation (1).

A Berre (Bouches-du-Rhône), le site Shell était déjà en grève hier. Le mouvement a mobilisé la totalité du personnel de production, un peu moins les autres catégories de personnel. Les trois unités de production fonctionnaient «au minimum technique compatible avec la production», selon les syndicats.

A la raffinerie Elf de Feyzin, près de Lyon, les travailleurs «postés» (organisés en équipes de trois fois huit heures) avaient lancé le mouvement dès le 27 novembre «pour l'emploi et la survie de leur usine» qui compte 650 salariés. La grève déclenchée contre un nouveau plan de restructuration prévoyant la suppression de