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Planète commerce.Du 9 au 13 décembre, sommet de l'OMC à Singapour.Les laissés-pour-compte de la mondialisation Le poids des pays les plus pauvres dans le commerce mondial diminue chaque année.

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publié le 10 décembre 1996 à 3h14

Singapour, La Mecque du commerce mondial pour une semaine, est une

exception en Asie: le salaire moyen dépasse les 12 000 francs par mois, le revenu annuel par habitant atteint 181 000 francs et la croissance fait des envieux avec un taux de 8,8% en 1995. Le boom de ce pays, réduit à une gigantesque ville de plus de 3 millions d'habitants sur une île de la taille du Territoire de Belfort, qui ne compte que 2,7% de chômeurs, n'a pas laissé une horde d'exclus au bord de la route. Nul besoin ici d'éloigner les mendiants le temps de la réunion de l'OMC, comme à Marrakech en avril 1994. A Singapour, la mendicité est au demeurant punie... d'amende!

Dans cet hymne au libre-échange, source de richesses et de croissance, et à la mondialisation, le seul couac est venu des organisations non gouvernementales. Elles ne sont pas présentes au sommet mais occupent un étage dans un hôtel de luxe voisin du centre de conférences. Les ONG ont donc rappelé à Singapour que la libéralisation des échanges ne réussit pas à tout le monde. Les 48 pays les plus pauvres (Laos, Cambodge, Birmanie...) ne représentent que 0,4% du commerce mondial, moins de la moitié des exportations de l'Irlande, lanterne rouge des Quinze. Ces 48 Etats, dont beaucoup sont membres de l'OMC, totalisent pourtant 12% de la population mondiale avec 570 millions d'habitants. 32 pays africains font partie du lot. Pis: ces vingt dernières années, leur poids dans le commerce mondial a été divisé par plus de deux.

Les rounds de négocia