De rumeur en hypothèse de travail, le dossier Thomson ressort de

l'ombre. Moins d'une semaine après la suspension de la privatisation du groupe électronique, le Premier ministre évoque la possibilité d'une vente par appartements du groupe Thomson SA. Dans un entretien publié par le Financial Times du 9 décembre, Alain Juppé explique que le processus de privatisation pourrait être relancé en deux étapes: d'abord -et très rapidement- Thomson CSF, la filiale militaire détenue à hauteur de 58% par Thomson SA, puis Thomson Multimédia, filiale à 100% d'électronique grand public. Même s'il ne s'agit là que d'une «hypothèse» selon le Premier ministre, il semble bien que le gouvernement annoncera dans les jours qui viennent, et très probablement mercredi, ce qui semble de plus en plus évident: une privatisation séparée des deux grandes entités de Thomson SA. Depuis le 3 décembre dernier, jour où la commission de privatisation a rendu un avis défavorable à l'offre de reprise Lagardère-Daewoo choisie par le gouvernement, la solution d'une cession par appartements de Thomson semble s'imposer aux pouvoirs publics (voir Libération du 5 décembre). D'une certaine façon, elle simplifie le travail du gouvernement, contesté pour avoir voulu vendre TMM à l'industriel sud-coréen Daewoo, mais pas sur l'idée d'un regroupement entre Matra et Thomson CSF. Revenu au premier plan, le projet de restructuration de l'industrie de la défense française réactive la candidature du groupe Lagardère, probableme