Malgré le froid qui pince et la buée qui empanache tous les
«bonjour» et «salut», le bitume d'entrée d'Alcatel CIT est comble. A Orvault, en banlieue nantaise, les grilles sont fermées pour une demi-journée, alors qu'à Paris se tient pendant deux jours le comité central d'entreprise, qui doit préciser comment vont se négocier les 1 636 suppressions d'emploi annoncées il y a un mois.
Prévisions optimistes. Devant les portes, près des braseros où chacun retrouve les postures des routiers pour capter un peu de chaleur, on commente déjà le rapport d'expertise du cabinet Syntex, qui analyse le creux de la vague de l'entreprise mais prédit surtout un sursaut d'activité en 1998 ou 1999. «On a l'impression que la direction cherche à amplifier la baisse d'activité actuelle pour rajeunir l'effectif, dit Jean-Baptiste Triquet, élu CFDT du comité d'entreprise. Une bonne partie des salariés ont entre 45 et 55 ans, mais si on leur propose une formation à la clé du licenciement, ils auront toujours leur âge. On n'a pas encore inventé de formation au rajeunissement.»
Ici, on répare les cartes des centraux téléphoniques de commutation et les périphériques, on étudie des logiciels. 80 suppressions d'emploi sont prévues sur un effectif de 480. Soit tout l'atelier de réparation. «Tout a été fait pour que cette activité diminue, disent des techniciens de ce centre de réparation. Il y a dix ans, on a divisé cet atelier en deux, en jurant que ça ne coûtait rien. Aujourd'hui, on doit déménager d'ici p