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Libération

Rouen au ralenti faute de traminotsLes conducteurs réclament la retraite à 55 ans et la semaine de 34 heures.

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publié le 11 décembre 1996 à 3h14

«Le personnel est déterminé. Ceux qui sont sur le terrain en ont

assez de ne pas être écoutés par les technocrates qui font les rapports et les statistiques», martèle le délégué CGT à la TCAR (Transport en commun de l'agglomération rouennaise), Yves Herment. Quelque 80% des conducteurs étaient en grève hier à Rouen: une trentaine de bus seulement ont circulé sur les 160 qui transportent chaque jour 100 000 personnes, et les 45 000 passagers qui prennent les 17 rames du métro en heure de pointe n'en ont vu passer que 5. La grève lancée à l'appel de la CGT devrait durer une semaine encore. La CGT se défend d'avoir voulu s'appuyer sur la dynamique de la grève des routiers pour poser ses propres revendications: la retraite à 55 ans et la réduction du temps de travail de 38 à 34 heures sans perte de salaire. «Depuis la mi-novembre, dans le cadre de la négociation traditionnelle de fin d'année, nous demandons à la direction de la TCAR des données chiffrées permettant d'étudier la faisabilité de cette réduction du temps de travail. On n'a reçu aucune réponse», regrette Yves Herment. Un premier mouvement de grève a été lancé le 27 novembre, suivi de deux nouveaux préavis, le troisième donnant lieu à une joute juridique: la direction a engagé une action en référé auprès du tribunal de grande instance de Rouen pour le faire annuler. Elle estimait qu'ayant été déposé la veille d'une réunion de négociation, ce préavis devenait «un moyen de pression déloyal et illégal». Le tribunal lui