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Libération

Alain Prestat, croisé de l'«ambition industrielle»Avec une ténacité subtile, il a résisté au projet de rachat par Daewoo.

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publié le 13 décembre 1996 à 3h07

Alain Prestat est un homme têtu, un rien obsessionnel, parfois très

drôle et souvent prétentieux. Dans son bureau à la Défense, il mime les situations qui l'inspirent (comme l'attaque de Daewoo sur TMM) et dessine compulsivement des croquis. A chaque démonstration, son dessin. A chaque argumentaire, une petite fiche explicative. Tous les articles de journaux concernant TMM sont quotidiennement annotés par lui. Pas modeste. Maniaque, cet homme défend avec une ténacité peu commune le sort de TMM et le sien par la même occasion. Radicalement hostile au rachat de l'entreprise par Daewoo, puisqu'il s'était déclaré favorable à l'offre d'Alcatel, il n'a cessé d'opposer «les défenseurs d'une ambition industrielle (lui-même et les salariés de TMM) à ceux qui ont renoncé», c'est-à-dire tous les autres. Pas modeste. Mais les salariés de Thomson ne s'en plaignent pas aujourd'hui.

On lui reconnaît d'avoir su organiser avec subtilité la résistance au projet de l'industriel sud-coréen. «Il est à la fois très intelligent et très ambitieux», explique un ancien collaborateur. Un autre ajoute: «Le Prestat des cabinets ministériels et le PDG de TMM n'ont rien de commun, il a explosé en cours de route.» Dans le parcours professionnel d'Alain Prestat il y a de toute évidence un avant et un après-TMM.

Né à Paris en 1951, il affiche un sans-faute scolaire: des études secondaires au lycée Louis-le-Grand à Paris, puis Polytechnique et Télécom. Après quelques années passées à France Télécom, il entre en