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Libération

Thomson Multimédia, le feuilleton d'une repriseA Bloomington, Daewoo fait des nostalgiques L'usine américaine RCA, rachetée par Thomson, va licencier un quart des employés.

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publié le 14 décembre 1996 à 3h03

Au dessus du bâtiment ­ la plus grande usine de téléviseurs du monde

­ flotte un large drapeau américain et, juste au-dessous, un petit fanion blanc, au sigle de Thomson Multimédia. Deux petits chiens en plastique gardent l'entrée. Les chiots («La voix de son maître») sont les symboles historiques de RCA, le fabricant mythique de téléviseurs américain racheté par le groupe français il y a dix ans et la marque principale sous laquelle sont vendus les produits Thomson aux Etats-Unis (environ 70% du chiffre d'affaires mondial du groupe). Un succès qui, vu de Bloomington, ne doit rien à la France. 50 millions de télés couleur. «RCA, c'est aussi américain que l'apple pie et le hot dog», observe Larry, casquette de baseball vissée sur le crâne, un ouvrier qui travaille ici depuis trente-six ans. Au siège de la filiale américaine à Indianapolis, on confirme fièrement. «RCA est la troisième marque la plus reconnue des Américains, derrière Coca-Cola et Ford.» Ici se sont écrites des pages fortes de l'histoire industrielle américaine: les premiers téléviseurs noir et blanc produits à la chaîne (en 1949) et les premiers postes couleur (1954). De crainte qu'on ne l'oublie, en 1990, une boîte métallique scellée, une «time capsule» à l'image de celles envoyées dans l'espace, a été enterrée ici lors de la sortie du cinquante-millionième téléviseur couleur: elle contient des objets liés à l'histoire de l'usine, autant dire des reliques de la préhistoire de la télévision. «Des employés de TC