Face au nouveau géant mondial de l'aéronautique Boeing-Mc Donnell
Douglas, Airbus est-il en position délicate? La question divise le marché. Lorsque la fusion annoncée dimanche entre les deux avionneurs américains sera concrétisée, il ne restera en effet plus que deux joueurs dans le monde des avions civils de plus de 100 places: Boeing, qui possède déjà plus de 70% des ventes, et Airbus qui en détient près de 30% avec l'ambition de rafler 50% des parts de marché d'ici l'an 2000. Pour les uns, la mégafusion américaine avantage le constructeur européen: afin d'éviter de se retrouver sous l'emprise trop puissante de Boeing, les compagnies aériennes pourraient être tentées de se tourner davantage vers Airbus. Une commande chez l'un, une commande chez l'autre: pas de jaloux, pas de dépendance, et la concurrence joue à plein. Pour d'autres, au contraire, l'alliance américaine n'annonce rien de bon: «Beaucoup d'opérateurs suivent la loi du plus fort. Boeing va de nouveau être en mesure de fournir des avions tous les deux ans. Le marché décolle et ses capacités de production sont limitées. Avec McDonnell Douglas, Boeing augmente ses capacités, un joli coup», estime un expert du marché. A Toulouse, au siège d'Airbus, la sérénité est de mise. «Notre concurrent était et reste Boeing. Douglas n'est pas très important pour les avions civils». Pour le consortium, la fusion était attendue et ne change pas grand-chose. Il n'empêche. L'aéronautique est un dossier éminemment politique que l'