Les étudiants qui se prononcent contre l'idée d'un stage diplômant
de fin d'études, ne mâchent pas leurs mots: «Encore une arnaque de plus», «plutôt éboueur que stagiaire à 1700 francs par mois»... Tous ne sont pas de cet avis: «la fac est trop déconnectée de l'entreprise», alors pourquoi ne pas créer un sas d'accès, expriment ceux qui sont le plus inquiets quant à leur entrée dans le monde du travail. Ceux qui sont contre Olivier, en licence d'histoire refuse de servir de main d'oeuvre bon marché aux entreprises: «Un tel dispositif ne ferait que renforcer une pratique déjà courante: prendre des stagiaires-école payés des clopinettes, dans le meilleur des cas, pour faire des boulots qualifiés. Ce système bloquera un peu plus les jeunes dans leur recherche d'emploi. Les employeurs n'auront aucun intérêt à les embaucher en fin de stage: ils les remplaceront par d'autres stagiaires.»
Dominique, étudiant en doctorat de géographie urbaine, enfonce le clou: «Pas question de bosser au rabais.» Il est scandalisé que l'on puisse proposer un stage de neuf mois payé 1700 francs à des bac +5. «Passe encore pour des bac moins quelque chose.» Lui qui, pour financer ses études, fait des petits boulots n'accepterait jamais de travailler pour ce prix-là. «Plutôt faire éboueur à 7 000 francs par mois.» Et d'ajouter: «Ça ne passera pas, vous aurez les mêmes réactions que pour le CIP.»
Plus pragmatique, Gregory, en première année d'école de commerce à l'EAP (une école de chambre de commerce de