Au coeur de la ville de Rouen, niché dans le tout pimpant centre
commercial «Espace du palais», un magasin de disques fait de la résistance. De plaintes en procédures pénales, de tribunal correctionnel en cour d'appel, Max Debard, 62 ans, propriétaire, ne cesse de marteler ses accusations: contre les pratiques concurrentielles illégales de la Fnac et contre les lobbies des multinationales du disque. Et s'indigne devant «la mise à mort des derniers disquaires». En retour, jeudi, la cour d'appel de Rouen et le tribunal de grande instance du Havre se penchaient respectivement sur les accusations de Sony Music et de Polygram, qui poursuivent le disquaire pour importation illégale.
Tout a commencé il y a deux ans. L'Audito Megasoft Loisirs, 1 300 m2 et plus de 100 000 références, est inauguré le 6 septembre 1994. Max Debard, fondateur du groupe Connexion, et son fils Bruno veulent recréer le concept de leur premier magasin implanté depuis une vingtaine d'années au Havre: un disque de qualité (et pas la compilation estampillée «vu à la télé»), la promotion de jeunes talents, des visites d'artistes, des points-écoute, des vendeurs spécialisés. L'Audito fait un tabac. Jusqu'à 20 000 personnes par jour! Mais, juste à quelques centaines de mètres, il y a l'une des 47 enseignes nationales de la Fnac, ouverte en 1982. La Fnac fait 65 millions de chiffre d'affaires et Max Debard, lui, vise les 30 millions de francs: «Il y a de la place pour deux et notre arrivée a fait baisser les prix. La