Je veux saluer, et vous en remercie, le fait que vous ayez publié une critique plutôt élogieuse de mon livre les Moyens d'en sortir (Libération du 17 décembre).
J'ai néanmoins le regret que le surtitre et le titre de cet article puissent donner une idée un peu fausse de mon propos.
Vous titrez en effet: «Michel Rocard désigne "la voie pour lutter contre le chômage. La "seule et, en gros caractères, "32 heures et rien d'autre».
Cet éclairage, qui est ensuite repris dans le premier paragraphe de l'article, donne de l'ouvrage une idée qui ne correspond pas à ce que je pense ni à ce que je propose. Permettez-moi de me citer, page 163: «Pas de mesure unique. Commençons par l'essentiel: il n'y a ni recette unique ni panacée à attendre. Pour être considérablement plus vigoureuse que d'autres formules proposées, cette mesure ne saurait en aucun cas être prise isolément et suffire à régler le problème. Si j'insiste sur la réduction du temps de travail et propose une modalité capable d'y pousser activement, c'est parce qu'elle est nouvelle et pleine d'avenir. Mais cet outil supplémentaire n'enlève en rien la nécessité de se servir de tous les autres.»
Les cinq pages qui suivent ce paragraphe évoquent en matière de fiscalité, de formation et d'organisation du marché du travail notamment, un certain nombre d'autres pistes toutes aussi nécessaires dans la lutte contre le chômage. J'y insiste moins parce qu'elles sont mieux connues et moins nouvelles, mais je ne voudrais pas que vos lecteurs