Nantes correspondance
Lorsqu'il s'agit de délocaliser, les entreprises ont de plus en plus affaire à la justice. La mésaventure s'est reproduite la semaine dernière pour le repreneur danois des chaussures Patrick, marque vendéenne qui chaussa autrefois Michel Platini, Bernard Hinault et Jean-Pierre Papin. Les établissements vendéens qui produisent des chaussures de football à Chavagnes-les-Redoux, en plein bocage vendéen, sont menacés d'arrêt définitif des chaînes et de délocalisation totale de la production en Extrême-Orient. Une initiative pour le moment bloquée par le tribunal des référés de Nantes. Assigné en référé par les salariés, le repreneur, Patrick Scandinavia France, qui était jus- qu'alors le distributeur danois de la marque, a été condamné par le tribunal de grande instance de La Roche-sur-Yon. Les juges contraignent la direction à communiquer aux salariés «toutes les informations et documents relatifs à la cession» ainsi qu'«à la fermeture de l'atelier ou à la cessation de la production» que prévoit l'acquéreur nordique.
En l'absence d'information réelle et complète, l'élu des salariés au comité d'entreprise (CE) avait refusé de signer le compte rendu de séance.
Le tribunal a donc décidé que la consultation du Comité d'entreprise est désormais «suspendue tant que la société Patrick Scandinavia France n'aura pas mis le comité d'entreprise en mesure de donner un avis et d'exercer la plénitude de ses pouvoirs en matière économique». Ce qui gèle, de fait, toute pro